La Mode Circulaire

La team Beyo est fière d'être membre de la Fédération de la Mode Circulaire, et cela depuis le tout début. Lundi 17 avril 2023, nous avons participé à la 1ère Journée de la Mode Circulaire à l'Institut Français de la Mode afin de promouvoir une mode plus durable et de d'envisager de nouvelles perspectives innovantes. 

 

 

CHIFFRES - ENJEUX - SOLUTIONS

De nos jours, le marché de la mode pose de plus en plus question, c'est un marché stable qui se bi-polarise. En effet, l'empreinte environnementale du secteur de la mode est pointée du doigt car elle est conséquente et représente presque autant de pollution que les secteurs du transport ou de l'énergie. L'industrie textile (vêtements et chaussures) rejetterait 4 milliards de tonnes de CO2 par an selon les études. Le problème vient majoritairement du fait que beaucoup trop de vêtements sont fabriqués, et avec des matières et dans des conditions discutables... Ce phénomène est aggravé par le fait que ces dernières années, nous avons pu constater une surconsommation assez impressionnante de la part des consommateurs. 

L'évolution des modes de vie et l'urgence climatique nous obligent à revoir nos modes de production ainsi que nos façons de concevoir et de consommer la mode. 

La mode circulaire est l'une des réponses que l'on peut donner à ces problématiques. Elle permet en effet de se tourner vers des modes de productions plus vertueux, et respectueux de l'environnement. Le but étant de consommer moins, mais mieux, et de produire moins, mais mieux. 

Qu'est ce que la Mode Circulaire ? 

Selon le média "The Good Goods", la Mode Circulaire, c'est la mode qui se bat contre la mode jetable. La circularité dans la mode, c'est le fait de ne jamais rien jeter, de toujours utiliser les matières et les produits dans de nouveaux circuits. C'est en quelques sortes une mode "zéro déchet". 

Concrètement, selon les modèles de fabrication et de commercialisation classiques, les vêtements ont vocation à avoir une fin de vie. Mais pas dans le processus de mode circulaire ! Au contraire, il est question d'utiliser les produits qui sont considérés comme en fin de vie, afin de soit réutiliser la matière pour créer de nouveaux vêtements ou accessoires, ce que l'on appelle l'upcycling, soit de réutiliser les produits tels quels sur le marché de la seconde main, soit de les réparer afin qu'ils redeviennent utilisables. 

RÉEMPLOI -  RÉPARATION - RECYCLAGE 

Les modèles circulaires représentent aujourd'hui un total de 5,7 milliards d'euros sur le marché français. Les études montrent qu'une évolution à hauteur de 10% par an est attendue, ce qui amènerait ce chiffre à 14,2 milliards d'euros en 2030. Parmi les différents types de mode circulaire, c'est le réemploi qui a vocation à se développer le plus. 

Les modèles circulaires ont des impacts positifs sur l'environnement. En effet, si l'on compare le scénario linéaire au scénario circulaire horizon 2030, l'équivalent de 45 milliards de tonnes de CO2 serait rejeté dans l'air avec le modèle linéaire, contre 38 milliards de tonnes avec le modèle circulaire. Ce qui veut en fait dire que si l'on adopte le scénario circulaire, il y aurait un potentiel de réduction des émissions de CO2 de 7 milliards de tonnes, soit 16% : ce qui équivaut aux émissions de 6 millions de voitures sur une année entière ! Cette réduction des émissions de CO2 pourrait avoir des effets positifs sur la consommation d'eau, la pression sur la biodiversité et la quantité de déchets générés. 

Le réemploi 

Par réemploi, on entend réutilisation de vêtements déjà produits. Le marché de la seconde main est le meilleur exemple de réemploi. En effet, les vêtements qui sont vendus sur ce marché ont déjà été produit, ce qui implique que lorsque le consommateur l'achète, il n'y a pas de nouvelle production de matière dû à cet achat. Et donc, par conséquent, moins de pollution. Le réemploi est une excellente manière de rendre la mode circulaire attrayant et ce phénomène s'est développé ces dernières années notamment dû à l'explosion des stocks de produits en bon état sur le marché, au changement de comportement des consommateurs, à l'adoption de nouvelles réglementations et à la multiplications des acteurs voulant agir en ce sens. 

Le marché du réemploi a été estimé en 2019 à 2,7 milliards d'euros, à 4,3 milliards d'euros en 2022, et les études envisagent un marché équivalent à 11,3 milliards d'euros en 2030. Il a de bonnes perspectives d'évolution car il offre des produits à des prix attractifs, ce qui intéresse la majorité des consommateurs. On constate qu'il existe de plus en plus d'offres sur le marché de la seconde main et notamment on retrouve souvent une catégorie "seconde main" sur les sites internet des plus grandes marques, telles que Sandro ou encore Balzac Paris

De plus, le réemploi existe auprès des consommateurs mais également auprès des entreprises. En effet, quand on parle de réemploi on parle également des stocks de tissus, ou de vêtements déjà produits, qui ne sont pas utilisés par les professionnels : c'est ce que l'on appelle les stocks dormants. On estime qu'il y aurait 5 à 20% de stock dormant chez les marques et les Maisons qui produisent du textile, soit 265 milliards d'euros de stock dormant dans le monde. Le réemploi des stocks dormants est donc une activité en plein développement à soutenir ! 

Chez Beyo, nous travaillons depuis le début  avec Nona Source, une plateforme innovante  qui permet d'acheter des tissus dormants de grandes Maisons de luxe du groupe LVMH afin de les revaloriser et de créer de nouveaux produits. Toutes nos créations sont réalisées à partir de tissus qui ne sont pas utilisés et qui n'attendent qu'à être valorisé.

La réparation 

Cela consiste tout simplement à réparer un vêtement ou accessoire plutôt que de le jeter. Dans la plupart des cas, lorsqu'un produit est abîmé ou cassé, il reste réparable. Cependant, tous les consommateurs ne sont pas assez doués de leurs mains pour les réparer eux-mêmes ! C'est pourquoi les grandes marques et enseignes se mettent aujourd'hui à proposer des services de réparation. C'est par exemple le cas de Patagonia, Hermès, Faguo, ou encore Levis... Le principe est toujours le même : faire durer la mode le plus longtemps possible dans le temps ! Cela permet également de fidéliser la clientèle, car un consommateur qui sait qu'il pourra réparer un produit s'il l'abîme aura plus tendance à acheter car il sera conscient que l'enseigne bénéficie d'un bon service client. 

Le marché de la réparation a été estimé à 966 millions d'euros en 2022, et on attend une croissance de 7% par an, pour atteindre les 1,6 milliards d'euros en 2030. 

Le recyclage 

Pas moins de 565 milliers de tonnes de vêtements et de chaussures sont mis sur le marché chaque année en France, dont 77% de vêtements et 23% de chaussures. 

34% de ces produits sont collectés, 90% sont réemployés ou recyclés, le reste étant transformé en combustible ou adressé en déchet ultime, et 2/3 sont exportés à l'étranger (principalement en Europe, en Asie, et en Afrique). 

En recyclant les vêtements, les tissus peuvent être réutilisés, réduisant ainsi la nécessité de produire de nouvelles matières premières et limitant les déchets envoyés aux décharges.

De nombreuses marques de mode prennent désormais des mesures concrètes pour intégrer le recyclage dans leurs pratiques commerciales. Certaines d'entre elles collectent les vêtements usagés et les transforment en nouvelles créations, tandis que d'autres utilisent des techniques innovantes pour recycler les matériaux et les intégrer dans de nouveaux tissus... Des entreprises pionnières ont également développé des technologies de pointe, telles que le déchiquetage et la dissolution chimique, pour transformer les vêtements en fibres utilisables. Ces initiatives offrent des alternatives durables et créatives à la mode traditionnelle, encourageant ainsi les consommateurs à adopter des choix de consommation plus éthiques. Certains organismes ont mis en place des initiatives pour accélérer la mise à l'échelle tels que Refashion pour la cartographie et les gisements, Weturn pour la traçabilité ou encore Cetia pour le tri des textiles. 

 

En résumé, l'adoption des modèles circulaires repose sur quatre enjeux majeurs : la durabilité, la traçabilité et la transparence, la rentabilité et la pédagogie.

Pour favoriser la durabilité, il est essentiel d'adopter une approche de conception axée sur la durée d'utilisation, la transmission et la gestion de la fin de vie des produits. Cela inclut l'utilisation de matières premières recyclées, la création de nouvelles sources de revenus grâce à l'usage des articles et le développement de services de réparation de qualité.

La traçabilité et la transparence jouent un rôle clé dans la promotion de la mode et du luxe circulaires. La traçabilité facilite la revente en ligne, le partage d'informations sur la réparation, l'entretien et le recyclage, et améliore la conception et la fabrication grâce aux données collectées après la commercialisation. La transparence permet aux consommateurs de prendre des décisions d'achat éclairées en connaissant l'impact environnemental des produits, favorisant ainsi leur satisfaction et leur fidélisation.

Pour assurer la rentabilité, il est nécessaire de réinventer les points de vente physiques en tant que facilitateurs de la circularité, de sensibiliser les consommateurs et de les impliquer activement, de soutenir les initiatives locales et de repenser le partage équitable de la valeur entre les acteurs de la chaîne de valeur.

L'accompagnement des consommateurs dans la transition vers l'usage est également crucial. Cela implique d'éduquer les clients et les employés, d'impliquer les décideurs et les collaborateurs dans la transformation circulaire, de créer des communautés locales et de communiquer de manière transparente sur les produits et les pratiques.

Des exemples concrets de marques engagées dans l'adoption des modèles circulaires sont Balzac Paris, qui met l'accent sur la transmission et la réparation, et Gucci, qui intègre la circularité dans son processus de fabrication via le "Circular Club". Des startups telles que Fairly Made soutiennent également cette transition en proposant des solutions de traçabilité et d'évaluation de l'impact environnemental des produits textiles.

Enfin, des initiatives telles que "Go For Good" des Galeries Lafayette visent à mettre en avant des produits ayant un impact environnemental et social réduit dans leurs magasins.

 

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